Deux ans. Sans char ni voiture. La ligne sombre des routes, comme la mue de serpents veufs, qui n’iront jamais. L’été ressemble à l’hiver nucléaire des vieux bouquins de SF soviétique. La lune se réféchit sur le bitume sombre, feu les veines du Pays. De loin, on croit à des fleuves, ce qu’ils charriaient de cheval mort. Maintenant, c’est oublié. Maintenant, la paix est un coup d’enclume au crâne. On a coupé les routes. On vit protégé. Enclavé. Ailleurs n’existe plus. Youri est au milieu de tout.