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18h40

24 janvier 2017 - Réchauffement / Autofictions
Dans la cuisine, j’allume le gaz pour mettre l’eau à chauffer, avec un couvercle pour que ça monte plus vite en température. Ca brûle vite, fort, 60% de l’énergie est perdue pour rien (sinon à chauffer la pièce), chaque bouteille de propane me fait trois mois et coûte environ cinquante francs.
Je crois que j’ai peur de la fin du monde depuis longtemps. Enfant, c’était plutôt les guerres nucléaires, de nos jours c’est la pince entre la catastrophe climatique et la catastrophe énergétique. A chaque plein de la voiture (deux fois par mois), je sais que je passe un peu plus le pic pétrolier, malgré l’incroyable efficience énergétique de notre petite Peugeot, et que je balance un peu plus de CO2 dans l’atmosphère.
J’essaie d’envisager le monde plus cool où tout cela ne serait pas nécessaire. Moins de voitures. Plus de trains ? Plus de bus, du village à la gare ? Pourquoi pas ? Mais pourquoi, en fait ? Pourquoi avoir besoin chaque jour de faire trente kilomètres entre la maison et un mon lieu de travail ? Pourquoi ne pas bosser à distance ? Pourquoi ne pas passer plus de temps à jardiner ? A savoir faire deux ou trois choses de mes mains ? et les cours de Laure ? Et l’enseignement supérieur, les sciences et la recherche ?
Faire le plein prend à peu près deux minutes, dans la bise, je ne suis même pas en train de le faire, je relâche le bouton du gaz à la flamme bien établie. Une énergie belle et stable, celle du soleil, stockée dans la terre voici des millions d’années. Selon 350.org, il faudrait laisser dans le sol celle qui reste. Je suis d’accord.
C’est l’hiver, il fait froid dehors. Dans la cave, la chaudière au mazout se rallume.
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