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Autofiction du futur

30 janvier 2017 - Réchauffement / Autofictions
J’ai eu Léo au tel ce matin, notre appel habituel de 8h40 le lundi, et nous avons parlé du « roman mosaïque », de l’autofiction du futur à vingt voix, en projet collectif de Zanzibar.
Il m’a amené sur plusieurs points intéressants : une distinction entre une SF prospective (comment sera le futur et quels éléments nous y amènent) et une SF de désir (le futur sera comme ça – avec des vaisseaux spatiaux et des robots – et je force le chemin vers lui), puis dans le registre de Zanzibar une distinction entre la tentative d’écrire le récit d’un avenir qui puisse, en tout ou partie, devenir désirable (nous sommes allés sur la Lune parce que certains ont imaginé que nous irions – il y a ici un rêve d’une sorte de prophétisme utopique) et le récit de la voix faible qui tente de dire le futur, depuis un tout petit niveau, depuis un détail.
Une autofiction du futur serait presque un aboutissement, une pointe extrême de cette tentative de voix faible.
Dans cette autofiction, qui ne peut être un travail sur le souvenir, le point dur est la mise en scène de nous-mêmes, avec nos familles. J’ai dit à Léo que c’était impossible pour moi, un non presque douloureux, je ne peux pas faire ça, je n’en ai ni le droit, ni les moyens.
Léo m’a rappelé (référence à Fabrice Neaud à l’appui) que dans l’autofiction on voyait toujours la main, que c’était une forme de littérature conscience d’elle-même qui se regardait en train de se faire, d’où d’ailleurs des discours qui risquent de partir en boucle et des personnages toujours insupportables. Dans une autofiction du futur, où se trouve la main ? Maintenant, ou bien après ?
Est-ce que ce projet n’est pas, par essence, impossible ?

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