Au bureau, matinée stressante, je zappe sur les réseaux sociaux, non pas sur les nouvelles des copains (elles n’y sont pas vraiment) mais sur les partages de news ou bien les flux RSS de gens que j’aime bien. Je lis des nouvelles sur la rétraction formidable de la calotte glaciaire, qui réduit donc l’albédo de la Terre et donc la quantité de chaleur renvoyée vers l’espace. Ou alors je tombe sur un article sur le permafrost sibérien en cours de dégel, qui libèrent des kilotonnes de méthane, un gaz à effet de serre autrement plus costaud que le CO2. Ou alors je lis un truc marrant sur les vaches qui pètent. On a le choix, et généralement ça ne vient pas des attrape clics.
J’ai le problème d’avoir eu une formation scientifique correcte et de savoir ce que c’est qu’une boucle de rétroaction, un phénomène qui s’engendre et s’accroit de lui-même. J’en viens à rêver d’une explosion volcanique envoyant quelques millions de tonnes de souffre là haut, très haut, qui nous donneraient un ciel triste mais quelques dizaines d’années de répit.
2016, plus chaude que 2015, plus chaude que 2014, toutes les trois plus chaudes que toutes les années jamais enregistrées. De temps en temps, un sceptique l’ouvre et dit que ce sont des blagues, que le GIEC se trompe, que le clairvoyant a raison au milieu de mille aveugles (je crois que je parle intérieurement avec mon papa, là). Dommage, le bonhomme est géologue… Il en sait autant sur le climat que moi.